« Quand on prétend s ‘intéresser au conflit israélo-palestinien, il serait plus sage d’abord de prendre connaissance des faits, ensuite de se faire une opinion. » Philippe Val

« Quand on prétend s 'intéresser au conflit israélo-palestinien, il serait plus sage d’abord de prendre connaissance des faits, ensuite de se faire une opinion. » Philippe Val
J’échange beaucoup sur les réseaux, et de préférence avec des profils avec qui je suis en désaccord. C’est quand même plus stimulant, voire amusant.
Dans 90 % des cas, j’ai affaire à des personnes, le plus souvent, sincèrement indignées… mais qui ne savent pas qu’elles le sont par pure ignorance.
Elles ont des « opinions », oui, mais rarement, très rarement, de la connaissance : ni culture historique, ni compréhension géopolitique, ni même mémoire des faits.
À leur intention, j’ai retranscrit la dernière chronique radio de Philippe Val : un rappel historique aussi salutaire que nécessaire à certains de mes contempteurs les plus zélés.
Je passe donc la parole à l’excellent Philippe Val : « Un petit rappel historique bien modeste, juste quelques faits vérifiables aisément.
Quand on prétend s’intéresser au conflit israélo-palestinien, il serait plus sage d'abord de prendre connaissance des faits, ensuite de se faire une opinion.
Or, quand on entend la plupart de ceux qui ont un avis sur la question, il semble qu 'il se soit d'abord forgé une opinion qui les dispense de prendre connaissance des faits.
– Voilà pour le préambule, venons en aux faits, justement.
S’appuyant sur l’incontestable peuplement juif de cette région depuis l'Antiquité (très vérifiable), en novembre 1917, la déclaration Balfour propose l'établissement d'un foyer juif en Palestine.
Les Juifs de la diaspora souffrant de persécution disposeraient là d’une terre pour vivre enfin en sécurité.
C’était sans compter sur les pogroms, organisés dans la région, par les musulmans au cours des années 20 et 30, dont la récente tragédie n'est qu'une répétition.
– Alors, étape suivante, la commission Peel, nous sommes en 1937, propose de partager la Palestine en deux : 80 % pour les Arabes, 20 % pour les Juifs.
Les Juifs acceptent, les Arabes refusent.
Ils revendiquaient toute la Palestine.
Ils ne voulaient pas que les Juifs viennent sur des terres musulmanes, lesquelles ne sont pourtant pas moins juives qu'arabes ? (et plutôt plus juive si l’on en croit l’histoire et l’archéologie – ndlr)
– Alors, après la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, 1947, les Nations unies votent la création de deux États (pas 1 mais 2)
– De nouveau, les Juifs acceptent et les Arabes refusent.
– 1967, l 'Égypte, la Syrie, la Jordanie déclarent la guerre à Israël.
Israël en sort vainqueur et récupère la Cis Jordanie et la bande de Gaza.
Aussitôt, le gouvernement israélien ouvre une réflexion sur les territoires à rendre aux Arabes.
Mais la Ligue arabe refuse toute paix avec Israël et toute négociation.
Une troisième fois, les Arabes refusent la solution à deux États.
– Mais en 2000, Bil Clinton négocie les accords de Camp David.
– Alors, Ehud Barak, premier ministre Israélien propose à Arafat un état palestinien avec toute la bande de Gaza, 94 % de la Cis Jordanie et Jérusalem Est comme capitale.
Arafat refuse.
Clinton tente encore de négocier pendant quinze jours.
Arafat non seulement continue à refuser, mais il provoque une vague d’attentats suicide qui feront 1000 morts parmi les civils israéliens.
En 2008, Ehud Olmert, 1er ministre israélien de l’époque, va plus loin et propose des terres supplémentaires.
Marmoud Abbas refuse.
– Entre temps, en 2005, Israël a quitté la bande de Gaza.
– Unilatéralement, Israël donne le contrôle total de la bande de Gaza aux Palestiniens qui en font immédiatement un sanctuaire terroriste qui tire des milliers de Roquettes sur Israël.
Alors, il faut peut -être se poser la question. S’il est normal de faire pression sur les Israéliens pour faire avancer le processus de paix, ne serait-il pas temps de faire pression sur les Palestiniens pour qu 'ils acceptent un jour d 'avoir des voisins juifs ?
– Une question se pose pourtant,
est-ce qu’il y a une solution à ce conflit?
– Quand on regarde la carte des pays musulmans, on est pessimiste pour eux.
Quand ils ont une rente pétrolière, elle est détournée par les dirigeants et quand il n 'y en a pas, c’est la misère, les droits fondamentaux ne sont pas respectés, les pouvoirs sont tyranniques et corrompus et les peuples arabes ne jouissent ni de prospérité ni de liberté.
On se demande, comment ces régimes tiennent contre vents et marées?
La réponse est tristement simple (ndlr)
– Ils parviennent à souder le peuple, non pas avec l’amour de leur pays, mais avec la haine d’Israël et des Juifs.
Tant que les pays musulmans seront sous la domination de régimes théologiques ou avec des politiques antisémites, ils ne connaîtront ni la liberté, ni la prospérité à laquelle ils ont droit.
Le principal obstacle à l'émancipation des pays musulmans, c’est l 'antisémitisme grâce auxquels leurs dirigeants les maintiennent dans un moyen-age humiliant.
En dehors des dictateurs arabes, il n'y a que les gauches pro-palestiniennes occidentales pour croire encore que l 'antisémitisme est l'avenir des peuples opprimés. » Philippe Val.