Qu’est-ce qui fait courir la famille Abécassis ? Par Arrik DELOUYA

Qu’est-ce qui fait courir la famille Abécassis ?
Par Arrik DELOUYA
Une partie de la famille Abécassis autour de son « patriarche » Armand, a produit à elle seule plus de la moitié de notre patrimoine juif marocain en ouvrages, conférences, articles, pièces de théâtre… et autres projets intellectuels réalisés.
Armand Abécassis
Le Professeur émérite et philosophe Armand Abécassis, a enseigné la philosophie générale et comparée à l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux III. Il est l’un des plus grands penseurs contemporains du judaïsme. Historien-exégète renommé du judaïsme et de la pensée juive, il est Directeur des études juives de l’AIU.
Il est aussi l’auteur de très nombreux ouvrages dont un ouvrage de référence, La Pensée juive en 4 tomes (éd. Livre de Poche chez Hachette).
« Le modèle Juif Marocain et ses Maîtres » : A travers l’Histoire, la diaspora juive a connu de nombreux visages et de nombreuses voies de réalisations et de créations.
La voie marocaine est une de ces voies nous dit Armand Abécassis : dans la civilisation juive, dans le style de l’écriture, dans les méthodes d’enseignement, dans le mode de réflexion et dans son ouverture…
Pour explorer cette singularité, Armand l’éclaire de son enseignement et il signe plusieurs ouvrages sur le sujet dont notamment Rue des Synagogues publié aux Editions Robert Laffont.
Il est aussi un acteur important du dialogue judéo-chrétien, (il a reçu en 2009 le prix de l’Amitié Judéo-Chrétienne dont il est vice-président et il est collaborateur à la Revue « Sens » ). Il vient de publier dans le n° 3575 de la revue Réforme du 11 septembre 2014 un article intitulé « le projet monothéiste s’est répandu dans le monde grâce au christianisme », en examinant ce que chaque religion peut apporter à l’autre.
Cette tribune a été rédigée en vue de la conférence « Les nouveaux visages du dialogue entre l’Eglise et la Synagogue » organisée au Centre Alliance-Safra 6 Bis Rue Michel-Ange Auteuil dans Paris 16° par l’AIU le 16 septembre 2014, à laquelle il a participé en compagnie du Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris et Président de la Conférence des évêques de France, et du Pasteur François Clavairoly, Président de la Fédération protestante de France.
Janine Abécassis, l’épouse d’Armand et la mère d’Eliette
Responsable du DESS psychologie de l’enfance et de l’adolescence, elle a mené de nombreuses recherches sur les communications non verbales, sur l’approche psychanalytique du bébé et de l’enfant (techniques projectives, psychothérapies). A cet effet, elle a dirigé un colloque sur le thème de : « L’enfant à l’épreuve de la famille » dont les actes ont été publiés sous sa direction en 2004 chez Eres / Arcanes. Cet ouvrage collectif « présente des travaux exposés » par des spécialistes de l’enfance et par son équipe de psychologie clinique.
L’enfant occupe une place dans la famille, l’histoire et l’imaginaire familial. C’est à travers le lien intersubjectif et les interactions entre les différents membres de la famille que l’identité de « l’enfant se constitue ».
Chaque intervenant s’est penché sur un problème particulier de l’enfant en se fondant sur son expérience et sur des cas cliniques dans un but éducatif et thérapeutique. L’approche psychanalytique largement convoquée dans ces recherches a tenté de cerner la place occupée par l’enfant dans les registres du symbolique, du réel et de l’imaginaire qui constituent l’inconscient de chacun de ses parents et de celui du couple parental
Elle a également écrit un livre qui a fortement intéressé un professeur de psychopathologie marocain formé lui aussi aux approches psychanalytiques du groupe de recherches de la fédération européennes de psychanalyse(FEDEPSY) dont elle est un membre actif. Son second ouvrage est intitulé : La voix du père.
Ce livre Broché sur 320 pages est édité aux Presses Universitaires de France – PUF (avril 2004). La voix y est analysée comme support essentiel des relations entre les hommes. L’auteur en explore les différents registres.
En qualité de psychanalyste et de professeur de psychologie clinique, et à travers des approches qui la mènent de Freud à Lacan en passant par de nombreux spécialistes, elle y aborde la genèse de la parole en partant des cris du nouveau-né pour aboutir au chant de la diva et aux rituels de passage.
L’aspect clinique n’y est pas odmis car elle aborde la question des handicaps que constituent le bégaiement, la surdité ou l’autisme. Enfin et c’est là que se trouve l’originalité de son approche, elle considère la voix comme un souffle chargé de sens.
C’est ainsi qu’elle examine les mythes et les rites. Ses connaissances et son amour de la tradition juive ont pleinement bénéficié de l’érudition enthousiaste de son époux et lui ont permis d’analyser le sens des textes bibliques à travers la fête de chavouot où tout le « peuple voyait les voix » ou encore les sens des sonneries du choffar et des rites de bar mitsva et de bat mistsva.
Janine est issue de deux parents juifs marocains tous deux d’origine mogadorienne (Essaoura). Son père a été élève de l’ENIO dans les années 1930 et elle est née à Marrakech.
Elle a rejoint avec sa famille l’APJM, les Permanences du Judaïsme Marocain, pour contribuer au sauvetage du patrimoine juif marocain. A ce titre elle encourage des auteures marocaines à faire un beau travail de valorisation de la femme juive marocaine et de la culture ancestrale de notre belle tradition sépharade.
Eliette Abécassis, la fille d’Armand et de Janine
Ses parents voulaient lui donner un prénom rare en choisissant Éliette, une variante d’Élie. La terminaison “iette” la dérangeait, elle voulait un prénom “normal.»
Elle est avant tout une femme de lettres française ayant suivi les classes préparatoires littéraires – hypokhâgne et khâgne au lycée Henri IV à Paris, et après avoir intégré l’école Normale Supérieure de la rue d’Ulm, elle obtient l’agrégation de philosophie. et enseigne la philosophie en milieu universitaire.
Elle-même est profondément pratiquante et son éducation et sa vie sont baignées de religion et de culture juives. Elle dira : « Je ne pense pas que Dieu soit un surhomme, c’est autre chose ».
Elle publie son premier roman, ‘Qumran’, en 1996 qui obtient immédiatement un succès énorme.
Ce polar métaphysique connaît un grand succès ; un jeune juif orthodoxe enquête sur des meurtres mystérieux liés à la disparition de manuscrits de la mer Morte. Le roman remporte un succès immédiat. Plus de 100 000 exemplaires sont vendus ; le livre est traduit dans dix-huit langues et a même été adapté en bande dessinée.
Elle ne s’est pas contentée de ses connaissances préalables sur le monde hébreu, elle a poussé ses recherches jusqu’en Israël, à Jérusalem, à Qumran et est allée aussi aux États-Unis afin d’obtenir le plus de renseignements possibles. Les recherches auront duré trois années. Elles seront payantes.
A son actif, deux dizaines d’ouvrages déjà dont notamment en 2009, son 13° ouvrage le plus important « Sépharade » chez Albin Michel sur 464 pages.
Video: http://www.youtube.com/watch?
Site Web : http://www.evene.fr/livres/