Chamsul-Achi (soleil couchant), une poésie marocaine traduite par Fouad Guessous

Chamsul-Achi (soleil couchant), une poésie marocaine traduite par Fouad Guessous*
Le soleil s’apprête à éclipser son sein,
Son envol pour mes yeux sonne le tocsin !
Voici le soleil qui désemplit l'espace !
il s'efface
La passion de l'amant n'en est que plus vivace !
Mais les oiseaux entament leur sérénade
Ils s’épanchent, sur les branches font la parade.
Levons nous, jouissons !…leur dis-je, palpitant ,
Mais de grâce, de grâce savourez l'instant !
Ma belle s’écria -savoure mon très cher
Ma beauté légendaire et emplie nos verres ! –
O soleil couchant ! Tout dou-tout doucement,
Par Dieu sois bienveillant et montre-toi clément !
Tu me secoues tu réveilles en moi mes émois,
Tu attises ma flamme, mon cœur est aux abois !
Mais sois donc indulgent et, aie pitié de moi ,
Car pour ma belle mon amour s’accroît !
Vois-tu le visage rayonnant de ma belle,
Tel un astre, en ce fleuve où soleil ruisselle !
Vois-tu l'échanson l'allure fière et sereine,
Nous servant emplissant nos coupes vénitiennes !
Que l'orchestre s'installe et nous fasse vibrer,
Que nous profitions de cette belle soirée,
Que chacun saisisse et lève sa coupe
Et que savoure ce bonheur la troupe !
Comme mon cœur brûle de voir ma belle !
Qu'elle se délasse auprès de moi et m'ensorcelle !
Dans extase vibrant, échangeant nos couplets
Le luth laissant ses romances déferler…
Approchez donc ma jouvencelle de moi
Et compatissez aussi à mon émoi.
Je vous appartiens de tout mon corps et mon âme,
Mais vous, pour qui se consume votre flamme ?
je suis ton esclave acquis à vil prix,
Esclave asservi… perdu dans ta féerie !
Et voici qu'ils me dévoilent son visage
Angélique, et que se déchaîne ma rage !
Je sentis mon âme et transir et brûler…
Et dès qu'elle fut à mes cotés, je fus troublé.
Le sais-tu, tu es la plus belle des belles,
O toi dont mon esprit s'est épris… sans appel !
O branche d'osier , o parfum de giroflée,
Tes joues couleur miel m'ont ensorcelé !
Je t'en prie je t'en supplie je t'en conjure !
Assouvis mon désir, éteins ma brûlure !
Mais reviens donc sur terre mon amour,
Temps écoulé a-t-il jamais vu le jour ?
* auteur de l'Anthologie du melhoun marocain
One thought on “Chamsul-Achi (soleil couchant), une poésie marocaine traduite par Fouad Guessous”
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poésies
j’ai écris plusieurs poèmes sur Israël sur Casablanca,et autres;
merci de votre réponse
rio pierre